jeudi 27 décembre 2012

kinéma

BARAKA [1992]

De : Ron Fricke [États-Unis]

Durée : 1H36.

Baraka est un film où les personnages ne parlent pas. Sorte de documentaire sans narrateur donc ultra contemplatif, il fait encore parler de lui, même 10 ans après. Déjà conseillé par quelqu'un (un homme) qui a beaucoup compté pour moi, puis par ceux à qui j'ai parlé de mon admiration pour les films de Terrence Malick, je me suis décidée, non pas à le télécharger car c'était déjà chose faite, mais à le regarder. Et bien j'ai trouvé que c'était bien moins beau que chez Malick, que les scènes manquaient parfois de lien entre elles et que les partis pris étaient souvent hasardeux. Bref, il a mal vieilli. On a fait mieux. Par la force des choses, hélas, les films/documentaires alarmistes, anticapitalistes, pacifistes, écologistes pullulent. Ils crèvent l'écran et nos cœurs pendant quelques temps et puis s'en vont. Il n'en reste pas moins un classique New Age à voir et surtout à écouter (Dead Can Dance oblige).
Le sentiment made in America d'un occidental.

Tandis que je vous écrivais ces quelques lignes, je ne cessais de penser à F. R. C'est le meilleur ami de mon homme et nous avons appris hier qu'il nous avait quittés. Il a manqué de baraka lors d'un voyage au Pérou, lui qui en avait pourtant à foison. A F. : nous nous partagions son cœur et ça continuera ainsi. Je te demande pardon de ne pas avoir compris plus tôt qu'il y avait assez de place pour nous deux, et d'autres aussi. Tu es ce genre de personne que l'on ne rencontre pas deux fois dans sa vie. Tu laisses une famille, des amis et des demoiselles aux petits pieds inconsolables. Tu emportes une part de celui que j'aime avec toi, il fera fructifier la tienne. Désormais il y aura toujours une chaise vide lors des grands moments de notre vie à tous les deux. Rust in peace...

lundi 24 décembre 2012

lingua

PERFECTIONNEZ VOTRE ANGLAIS 2012 [2011]

Mon édition : Éditions 365.

Almanach [prix : 12,90€]

Alors qu'il ne reste plus que quelques heures avant l'ouverture tant attendue des cadeaux, je me devais de vous prévenir : évitez de surinvestir Noël. Le cadeau parfait n'existe pas. A moins que vous ne vous l'offriez, et encore : on se connaît rarement soi-même. Tenez, il y a un an on m'offrait cet almanach. J'étais ravie : c'était comme si on m'offrait une nouvelle corde pour mon arc. Je m'imaginais autonome à l'oral un an plus tard. Force est de constater que ce n'est toujours pas le cas. Bien que le procédé semblait astucieux et que je m'y suis tenue pendant quelques semaines, déchirant ma page quotidienne tous les matins, puis deux ou trois quand je le pouvais et enfin par semaines entières lorsque j'ai perdu le fil. Suis-je condamnée à ne savoir qu'écrire en anglais ? Car je l'utilise tous les jours au boulot, mais ce sont toujours les mêmes expressions qui reviennent, vous savez : dear partner, please find enclosed, best regards et en ce moment : season's greetings. Alors que moi, ce que je voudrais, c'est parler la langue de Shakespeare, tintée d'un léger accent écossais. Ça me changerait un peu de mon accent rustique du Sud... Parler un anglais parfait c'est comme si on perdait cinq kilos en un claquement de doigts, ça fait distingué, dit la pataude par excellence. Qu'est-ce que vous voulez, on espère toujours l'impossible.
What did you really expect for Xmas ?

samedi 22 décembre 2012

kinéma

MES AMIS, MES AMOURS [2008]


De : Lorraine Lévy [France]

Durée : 1h40.

Mes amis, mes amours est un roman et un film.
Mes amis, mes amours a été réalisé par la sœur de celui qui l'a écrit.
Mes amis, mes amours est un navet, et je n'en doute pas, un très mauvais roman.
Mes amis, mes amours raconte la vie inutile de bobos parisiens récemment installés dans le quartier (la rue ?) français(e) de Londres.
On est plus pauvre après avoir lu ou vu Mes amis, mes amours.
L'amitié et l'amour sont des sentiments qui inspirent des œuvres qui n'arrivent pas à la cheville de Mes amis, mes amours.
En conséquence de quoi il a été convenu et arrêté ce qui suit :
Les quatre acteurs principaux de Mes amis, mes amours méritent tous la peine de mort.

mercredi 19 décembre 2012

kinema

BLINDNESS [2008]


De : Fernando Meirelles [Brésil]

Durée : 2 heures.

Preuve est faite que tous les scénarios catastrophes ne sont pas grotesques. Il était temps, à 24 heures de la fin du monde, que je vous conseille un film à sensations fortes, capable de vous faire craindre le pire. Celui-ci est adapté d'un roman de José Saramago - le seul et unique prix Nobel portugais, auteur de l’Évangile selon Jésus-Christ, que je n'ai pas encore lu mais dont le titre me fait rêver, et de l'Aveuglement, sorti en 1995, donc. Cette année-là, je ne lisais pas encore du Saramago mais du Barjavel. Oui, je crois bien avoir lu Ravage cette même année 1995. Tout le mérite en revient à mon professeur de français de 6ème qui voulait moins nous faire cogiter que nous faire penser qu'il était le meilleur de nos professeurs. Il était le meilleur de nos professeurs, même si je ne me souviens plus de son nom. Surtout parce que je ne m'en souviens pas. Bref, dans Ravage, l'humanité se retrouve sans électricité. Essayer d'imaginer pour voir. Maintenant, fermez les yeux, allez-y. Et imaginez que lorsque vous les ouvrirez, vous ne verrez plus rien. Là, maintenant, sans y avoir été préparé. Quelques heures plus tard, votre petite amie vous dirait qu'elle non plus n'y voit plus rien. Il semblerait que ça soit un virus et que tout le monde y passe... 
A voir. Ou pas.
On peut le lire aussi.

samedi 17 novembre 2012

literatura

O PASSO DA SERPENTE
[1965]

Traduction littérale :  
LA DÉMARCHE DU SERPENT

De : Armando Baptista-Bastos
[Portugal]

Mon édition : Asa, 2001.

Nouvelle de 89 pages.

Il y a quelque chose qui me dérange avec les blogs. Pourtant j'en tiens un. Mais je trouve que ça pousse à acheter. Si quelqu'un te laisse penser que tel bouquin mérite amplement son prix, tu vas être tenté, non ? C'est pourquoi je vous parle aussi des livres qui ne valent même pas le papier sur lequel ils ont été imprimés. C'est le cas ici. J'ai eu beau le lire une, deux fois, le retourner dans tous les sens, rien y fait : non seulement je ne comprends pas de quoi il parle exactement (des sixties portugaises, vaguement) comme je trouve qu'il ne m'a strictement rien apporté. Ce n'est, bien sûr, que mon avis. Je ne suis pas là uniquement pour te montrer à quel point je m'y connais, sur tout un tas de choses inutiles. C'est dommage : Baptista-Bastos a un CV impressionnant. Comme quoi... Non, vraiment, il n'y a rien à sauver : impossible de savoir qui aime qui, et puis on se doute bien qu'une dictature rejaillit forcément sur ta vie privée ! Allez, hop, la petite citation qui va bien (et qui ne mange pas de pain) :
[...] encore aujourd'hui et ce malgré le 25 avril, le Portugal est une grande veille ; le Portugal est à la grande veille des veilles de tout ce qui sera reporté. Préface, page 6.

samedi 3 novembre 2012

fooding

FOODISTA [2012]

Sous-titre : Traité pratique 
d'une gourmande accomplie.

De : Mathilde Dewilde [France]

Mon édition : La Martinière,
première édition [prix : 15,90€].

Essai de 159 pages.

A la 155ème page, Mathilde nous demande d'être indulgents car il s'agit d'un premier essai. Hum. Rien ne t'empêchait, Mathilde, de peaufiner ton bouquin jusqu'à ce qu'il soit fin prêt. Si ? Et quand bien même : quelle idée de l'affubler d'une couverture hyper épaisse et rigide façon livre de cuisine ? Quand j'essaye de le laisser ouvert à une page donnée, clap, il se referme !!! Grrr ! Quelle foodista n'a pas détesté devoir coincer ses livres de cuisine sous le pot de farine afin de suivre la préparation d'une recette. Et puis, ça tu n'y peux rien, je n'aime pas les dessins de Serge Bloch, je ne les ai jamais aimés. Et là il y en a partout ! Impossible d'échapper à ses coups de stylo noir incrustés de photographies ! Avoue : il n'était pas cher ? Bref, passons au contenu du livre : ce n'est pas désagréable à lire (ceci est un compliment), c'est fluide comme dans un magazine Biba ou Cosmo. On dirait presque qu'il s'agit d'une opération séduction visant à leur proposer tes services ! Pour les différentes rubriques, soit ! Mais ça fait un peu fouillis - le comble pour un traité réglé comme du papier à musique. Listes, fiches, tableaux, surlignages et récapitulatifs finissent par nous donner le tournis. Tiens, tu as remporté le concours hebdomadaire télévisé le plus regardé du moment : Un dîner presque parfait sur M6. Ni une, ni deux, j'ai tout de suite voulu voir ça. Mais impossible de trouver la vidéo. Même sur ton blog que je suis depuis un mois maintenant et où je m'ennuie un peu (mon cœur est déjà pris de ce côté-là, désolée). Mais revenons-en au plus important : je ne me suis pas reconnue dans ce livre, or je suis une foodista. Nous sommes trop différentes : je fais bien un peu de sport, mais pas trop, je suis plutôt salé alors que tu es une chocoholic (je peux me passer de chocolat pendant plusieurs semaines), je ne porte pas de talons aiguilles, vis en province, déteste jusqu'à la notion de plat signature et je peux rencontrer un grand chef, discuter avec lui, sans le couvrir de compliments dans le but d'obtenir quelque chose pour nourrir mon blog. Enfin, cerise sur le gâteau : ton traité pratique est aussi un guide contenant tes bons plans, jusqu'aux dates des prochains évènements culinaires. Oui, et ? Et bien dans un an, ton livre est périmé.
Un traité presque parfait : 4/10.

mercredi 31 octobre 2012

fooding

LA STORIA IMPORTANTE

Adresse : 1 rue des Teissiers à Montpellier.


Réservation au : 04 67 60 48 34


Restaurant italien.



Ceci n'est pas une chronique, c'est une histoire que l'on raconte aux enfants, autour d'un feu de camp, pour leur faire peur. Parfait : aujourd'hui c'est Halloween. 

Imaginez la scène : il pleut sans discontinuer. Un couple volète de devanture de restaurant en devanture de restaurant sans jamais réussir à rentrer : ils n'ont pas réservé. Trempés et dépités, ils se retrouvent devant un restaurant italien familial. Hummm, la cuisine italienne... les voilà consolés, uniquement par la magie de la pensée. Ils rentrent, sans se méfier. Reconnaissants d'avoir enfin droit à une table pour deux, ils se rendent à peine compte qu'il n'y a, dans ce restaurant, aucune des odeurs caractéristiques d'une cuisine où l'on prépare des pizzas et des mets transalpins. Voilà qui est curieux. La faim les pousse à rester : Commandons ! Une pizza et un menu. A ce moment précis de la "storia", il faut que je vous raconte que leur table était située pile en face de la cuisine. De là, elle voyait parfaitement ce qu'il s'y passait. Un monsieur (le père) s'activait tandis qu'une femme (la mère) finissait les plats avant qu'ils ne partent en salle : assaisonnement et décoration. Le bras accoudé au comptoir, une serveuse (la fille) attendait les plats tandis qu'en salle, un garçon (le fils) prenait les commandes. Tous deux habillés sportwear. Aux murs, des articles jaunis par la graisse vantaient les mérites du restaurant dans une autre vie. Toute envie de rester s'était envolée, mais trop tard : la commande était déjà partie en cuisine. Une cuisine inodore d'où sortaient aussi des pizzas à emporter, pour les moins téméraires. Pas le temps de dire ouf que l'entrée est déjà là : des antipasti gorgés d'huile, à tel point qu'elle avait envie de les essorer à la bouche. Soudain, en cuisine, le bac à salade tombe du plan de travail. Le père ramasse les feuilles, les jette à la poubelle et se remet à garnir les pizzas sans se laver les mains. De quoi perdre l’appétit. Elle se rend alors compte que le bocal de pesto que le pizzaïolo tient dans sa main est à moitié oxydé : Chéri, est-ce qu'il y a du pesto dans ta pizza ? - Oui, non, je ne sais plus. Peine perdue : la pizza et le plat sont déjà prêts, comme par magie. Effarée, elle veut quitter le restaurant mais lui s'y refuse. Il ne se rend pas compte de la situation car il est placé dos à la cuisine. Comment le convaincre alors ? C'est le moment où la serveuse ramasse les assiettes : Vous avez à peine touché à votre assiette ? - Et oui, je me réserve pour le dessert. Pourquoi n'a-t-elle rien dit ? En plus de se rendre compte qu'elle ne peut plus refuser le dessert car il est compris dans le menu, elle comprend qu'elle va devoir choisir. Elle opte pour un moelleux au chocolat. Malheur ! Elle ne s'attendait pas à ce qu'elle allait voir, un véritable film d'horreur culinaire : le cuistot prend un moelleux dans le congélateur, ouvre le sachet et le place au four. Lorsqu'il le démoule, elle s'aperçoit que le moelleux fume : il a dû brûler. Il passe l'assiette à sa femme qui sort du frigo une brique de crème anglaise déjà entamée. Elle verse généreusement. Puis saisit un pot de sauce industrielle au chocolat pour "maquiller" l'assiette. Lorsque la serveuse lui présente son dessert, la cliente est plus morte que vive. C'est son ami qui termine l'assiette : Tu as raison mon amour, ça ne vaut pas un moelleux de chez Picard. Elle le supplie : Enfuyons-nous vite, il en va de ma foi dans la restauration ! - Attends, je vais régler l’addition et on y va. Et oui, les enfants, dîner à La Storia Importante c'est comme acheter un ticket pour le train fantôme. Tu payes surtout pour avoir des frissons et faire des cauchemars.


A vos risques et périls.

dimanche 23 septembre 2012

literatura

LE GLAMOUR [1984 à 2005]

Titre initial : LE DON

De : Christopher Priest [Royaume-Uni]

Mon édition : Folio SF n°417, 2012.

Roman de 409 pages.

Une fois n'est pas coutume : j'ai lu quelques chroniques du Glamour après l'avoir lu. Ce roman de SF est considéré comme un des grands romans d'un grand auteur. Pour moi c'est un livre compliqué, difficile à lire et à comprendre. J'ai dû m'y prendre à 2 fois pour le terminer, alors que j'ai lu son Archipel du Rêve d'une traite. L'auteur lui-même a du trouver sa lecture indigeste puisqu'il l'a remanié 4 fois, de 84 à 2005. Quant à l'intrigue du roman, on reste sur sa faim et un peu con, comme toujours avec Priest. C'est ce que je lui ai dit, lorsque je l'ai rencontré il y a quelques mois. Vos romans, ou pire encore vos nouvelles, ne se terminent pas à la dernière page. Il faut ensuite que nous terminions l'histoire qu'il a écrite, l'histoire qu'il a imaginé puis l'histoire que nous nous sommes imaginés. Il m'a juste dit Pardon. Sadique, Priest ? Non, il aime juste les défis : et si j'écrivais un roman dont les personnages principaux seraient invisibles ? Défi relevé mais pas remporté.
Ça commençait bien pourtant : la "première partie" semble tout droit tirée d'un roman d'Hermann Hesse. Et quel bonheur de retrouver notre bon vieux Sud de la France dans la "troisième partie" ! Puis soudain l'histoire se grippe, on tourne en rond, on ne comprend plus rien, on a mal pour eux, pour Priest. Alors qu'il te suffisait de ne pas trop t'y attacher, à tes 3 invisibles. Plutôt que de nous servir encore la même histoire (X-Men, Heroes, etc.) : celle de celui qui refuse son pouvoir, de celui qui abuse de son pouvoir et de celui qui a le cul entre deux chaises, qui comprend que ça faisait partie de lui, bon gré mal gré. 
Les blogs littéraires sont également tous unanimes : Le glamour est un grande grande histoire d'amour. Ah bon ? Faut croire que les triangles amoureux ne sont pas ou plus mon truc. Quant au fait qu'une mutante tombe amoureuse... d'un mutant, tiens donc, je n'ai pas trouvé de solution. Elle ne serait tombée amoureuse d'un civil que dans un roman du piètre Marc Levy... Et j'avais cru comprendre qu'ils ne s'aimaient plus à la fin, qu'ils avaient rompu, non ? Si ? Aidez-moi !!!
Le roman qui rend flou.

dimanche 2 septembre 2012

bédé

LE VISITEUR DU SUD 
[2004]

De : Oh Yeong Jin [Corée du Sud]

Mon édition : FLBLB, 
édition intégrale, 2011 [prix : 24€].

Bande dessinée et textes 
de 442 pages. 

Et si je commençais ce post par un pléonasme ? J'aime beaucoup les livres qui ont une histoire. Celui-ci en possède trois. Il m'a été offert l'an dernier, une semaine après la mort du dictateur nord-coréen Kim Jong-il, par la sœur de mon petit ami. Tous deux élevés par des cocos. J'ai eu très peur en découvrant cet énorme pavé, imaginant déjà qu'il allait me réquisitionner plusieurs semaines de lecture. Que nenni ! Il s'agit en fait d'une série de textes, contextualisant une bande dessinée qui représente le gros de l’œuvre. Ces dessins ont été réalisés par un des techniciens de la compagnie sud-coréenne d'électricité chargée de réaliser des canalisations en Corée du Nord. Ce projet, initié en 1995 et abandonné en 2003, avait pour but de doter la Corée du Nord de l'énergie nucléaire, en échange de l'abandon de son programme nucléaire militaire. Évaluez vous-même la chose : Le visiteur du Sud c'est le regard d'un coréen sur la Corée + le regard d'un sud-coréen lambda sur la Corée du Nord + le regard inédit et illégal d'un étranger sur un peuple toujours soumis à une dictature communiste + le regard d'un homme vivant dans un pays riche et moderne sur un pays pauvre et sous-développé. Et comme tout le quotidien des nord-coréens est régi par l'idéologie de l’État, cette bande dessinée vaut à elle seule plus que 10 livres d'Histoire sur la Corée !
En y repensant, je me suis dit que c'était dur, mais qu'il y avait aussi beaucoup de moments marrants, absurdes et émouvants. C'est pourquoi j'ai décidé de noter mes souvenirs, avant qu'ils ne se dissolvent dans ma vie quotidienne. Page 231.

mercredi 22 août 2012

literatura

LE CONTENU DU SILENCE [2011]

Sous-titre :  
Une île, une disparition, un secret.

De : Lucía Etxebarria [Espagne]

Mon édition : Héloïse d'Ormesson, 2012 [prix : 23€].

Roman de 397 pages.

Encore un Lucía Etxebarria. C'est devenu une habitude ici depuis 2007 et depuis son tout premier roman pour moi. A tel point que je finis souvent par dire, un peu vite, qu'il s'agit de mon écrivain "préféré". Terme assez hideux pour qualifier un écrivain, s'il en est. Non, Lucía n'est pas mon écrivain "préféré" mais bien mon écrivain "fétiche". Qui m'envoûte comme l'une de ses héroïnes pourrait le faire, et à qui je ne peux jamais dire non lorsqu'elle revient vers moi, lorsqu'elle publie. Lucía est une de mes bonnes amies, même si je ne suis pas la sienne - soyons lucides, elle ne me connaît pas. Quoi que, elle doit bien avoir son idée sur la question et avoir déjà réfléchi sur ce point : Qui sont mes lecteurs ? Mais bref, ce n'est pas une amie à proprement parler, je ne peux pas l'inviter à aller boire un verre demain après-midi pour discuter de son dernier roman et de la vie. Mais étant donné qu'elle ne m'apporte que des bonnes choses, je persévère. Et là, j'ai eu un doute. Une sorte de polar, hum ? Mais tous mes doutes se sont envolés une fois Le Contenu du Silence entamé. Lucía n'a pas changé : elle m'a diverti tout en me prodiguant ses bons conseils. Ceux qui lui sont chers et qui ont trait à nos relations amoureuses. Car Lucía est une amie inquiète, qui souhaite que tous ses lecteurs soient heureux en ménage. Ou pas. Car ce que tu prends pour amour comptant ne l'est pas toujours, et vice versa. Il serait intéressant de connaître le nombre de personnes qui ont rompu après avoir lu un de ses romans d'ailleurs... Lucía est donc bien un écrivain-ami, dont la prose s'affirme d'ouvrage en ouvrage, mais se délite également. Sinon pourquoi ferait-elle autant de référence à d'autres ouvrages dans le sien, au point de faire dire à ses narrateurs : "ce que tu me dis là me fais penser à tel roman". Mais assume ma chérie ! Si tu sais que tu n'as pas plagié, le monde entier n'a pas besoin d'en être convaincu aussi !
Bon, mais de quoi il parle ce roman ? D'inceste, de sectes et de nazis. Que du lourd, ou des points de Godwin, au choix. Mais surtout il parle des constellations familiales, du fait que les chiens ne font pas des chats et que nous serions ainsi condamnés à répéter notre histoire familiale, transmissible de génération en génération. Est-ce que je suis d'accord ? Je ne sais pas, j'aime trop penser que nous disposons toujours de notre libre arbitre en dernier lieu, mais puisque nous avons déjà hérité du physique de nos parents, pourquoi pas ? Brrr, tout ça me donne froid dans le dos et envie de continuer à ne pas avoir d'enfants.

Lucía c'est toujours un succès ! 

Dans le même esprit, Liria vous recommande :




Les Biens-Aimés,
un film de Christophe Honoré sorti la même année.

lundi 20 août 2012

kultur

15EME RENCONTRE EUROPÉENNE 
DES JEUNES LUSODESCENDANTS [2012]



Organisé par : la CCPF [Coordination des Collectivités Portugaises en France]
Où ça : PORTUGAL [Vila Nova de Famalicão, Fafe, Guimarães et Braga]
Quand ça : du 29 juillet au 4 août 2012

Le principe : chaque été depuis 15 ans, la CCPF, l'association qui coordonne les associations lusophones françaises, organise un séjour d'une semaine afin que des jeunes lusodescendants (dont les parents, les grand-parents, etc. sont nés au Portugal où dans un des pays où l'on parle portugais) faisant partie d'une association lusophone découvrent une ville du Portugal et puissent échanger sur l'"identité lusophone".

2012, une année très spéciale : Cette année, ce n'est pas une mais bien quatre villes que ces jeunes allaient découvrir : Guimarães, Braga, Vila Nova de Famalicão et Fafe ! Soit toute une région, celle du Vale do Ave, située dans le Minho au nord de Porto. La rencontre n'ayant été confirmée que tardivement, crise oblige, il seront finalement 15 sur les 30 escomptés à avoir répondu présents, soit autant d'associations européennes représentées : Serge et Joana de l'association universitaire Chama (Strabourg, France), Estelle et Laure-Sophie de l'association Cap Magellan (Paris, France), Laura et Alexandrina de l'association Conexão Lusófona (Lisbonne, Portugal), Luisa de l'association Pombal XXI (Lisbonne, Portugal), Adelino de l'association Amitié Franco-Portugaise du Val d’Yerres (Brunoy, France), David (New-York, États-Unis), Stephanie de l'association Jovem FAPS (Göteborg, Suède), Sophia (Montpellier, France), Eva de l’association Amicale Socio-Culturelle Franco-Portugaise (Les Clayes-sous-Bois, France), Emmanuelle de l'Observatoire des Lusodescendants (Lisbonne et Porto, Portugal) et Marie-Hélène et Débora de la CCPF (Paris, France). 

Guimarães, capitale européenne de la culture 2012 : logés dans la Pousada da Juventude (Auberge de Jeunesse) de Guimarães, ils ont ainsi pu visiter l'actuelle Capitale Européenne de la Culture, son château, son palais, son centre historique ainsi que son pôle universitaire (Université do Minho). Ils ont également eu l'honneur de participer à un workshop sur l'enseignement de la langue portugaise et la culture des lusodescendants, présidé par l'assistante personnelle du secrétaire d'Etat aux communautés portugaises, Ana Ferreira. Plus tard, ils ont également pu rencontrer la Consule Générale de France à Porto, Aude de Amorim.
Braga, capitale européenne de la jeunesse 2012 : accueillis dans le musée D. Diogo de Sousa, où ils ont été rejoints par le maire de la ville en personne, ils ont pu découvrir tous les programmes et financements européens qui existent à l’heure actuelle pour promouvoir et développer des actions en lien avec la jeunesse.
Vila Nova de Famalicão : reçus dans la mairie de la ville, ces jeunes ont également eu le privilège de rencontrer le maire et ses conseillers municipaux. Cette réception, présidée par José Cesário, le secrétaire d’État des communautés portugaises, comptait également la présence du député Paulo Pisco. Ils ont ensuite visité le musée Bernardino Machado (deux fois Président de la République), celui de l'industrie textile, la maison de Camilo Castelo Branco (écrivain du XIXème siècle, auteur des Mystères de Lisbonne), le tout nouveau parc urbain de la Devesa (qui sera inauguré au mois de septembre prochain) et l'entreprise textile Tiffosi. Le lendemain, ils ont pu rencontrer, dans la Maison de la Jeunesse, les représentants de plusieurs associations culturelles, humanitaires et sportives de Vila Nova de Famalicão et de ses alentours.
Fafe : la dernière, mais non moindre, étape de cette semaine bien chargée. Également reçus par les élus locaux, ils ont pu visiter le centre historique de la ville, son mythique théâtre-cinéma, son musée des Migrations et des Communautés (le seul et unique musée consacré aux émigrés), le moulin d'Aboim et l'entreprise vinicole Vinhos Norte.
Enfin, tous les jeunes ont souhaité participer, le temps d'une soirée, à la Campagne de Sécurité Routière menée chaque été par l'association Cap Magellan.

Bilan de la rencontre : À l'unanimité : nous avons passé une semaine inoubliable, ponctuée de rencontres qui ont rapproché un peu plus les différents pays représentés et jalonnée d'échanges riches en émotion. Enfin un moment rien qu'à nous, les lusodescendants, où nous avons pu librement aborder plusieurs questions importantes liées à la jeunesse et à la défense de la culture portugaise. Nous avons vu de nos propres yeux un Portugal sans clichés, possédant une technologie et une industrie de pointe, une politique de la jeunesse et une vie associative très riches et dotées de vrais moyens. En somme un pays qui n'a pas à rougir devant d'autres. Nous nous sommes rendus compte qu'il y a encore beaucoup à faire pour améliorer l'image de la France au Portugal et inversement et que nous avons le devoir d’œuvrer dans ce sens. Nous tous. Car l'Histoire de l’Émigration portugaise est une histoire sans fin, nous en sommes la preuve vivante. Il s'agit d'une histoire qui nous a certes offert deux cultures mais qui a également ses zones d'ombre. C'est donc, avec une très grande tristesse, que nous avons appris que le nombre de portugais quittant leur pays est passé de 30 à 120 000 ces dernières années et que le gouvernement portugais estime que 50 000 personnes vont partir dans les 2 ou 3 mois à venir. Les pays où ils vont arriver, dans l'espoir d'une vie meilleure, auront-ils la capacité de les recevoir ? Nul doute qu'ils pourront compter sur nous, les associations lusophones, pour limiter les dégâts d'un déracinement que nos parents ou nos grands-parents ont déjà connu. Nous tenons à remercier la CCPF et tous les partenaires de cette rencontre unique dans son genre, tout simplement !

Pour s'inscrire à la prochaine rencontre :
Envoyez vos coordonnées ainsi que celles de votre association, à partir du mois de janvier 2013, à l'adresse suivante : contact@ccpf.info.

vendredi 17 août 2012

conso

FONDANT DUKAN® AU CHOCOLAT [2012]


Liria et le fondant du con. Un jour où je cherchais une gourmandise dans le rayon surgelés de Monoprix, je suis tombée sur ça. Un fondant allégé, hum, 4 euros les 2, pourquoi pas ? Hop, j'achète. Mal m'en a pris ! 3 jours plus tard je ressortais la petite boîte cartonnée du congélo : Qui qui c'est qui va se régaler sans prendre un gramme ? Héhé. Je secoue la boîte en pensant que les fondants étaient emballés dans un sachet plastique, comme ceux de chez Picard, mais ce n'était pas le cas. Les fondants étaient recouverts d'une fine couche de givre qui collait quand je les touchais du bout des doigts. Chéri ? Tu veux un fondant au chocolat ? Oui ? Alors : "Les fondants sont prêts à l'emploi, pour les déguster ils devront être sortis du congélateur deux heures à température ambiante (oh merde !) ou réchauffés sans les décongeler au micro-onde pendant 15 secondes environ (ouf !)". 15 secondes plus tard j'étais en train de croquer dans mon fondant : hummmbleurg. Ça collait aux dents et ça n'avait aucun gout. Si, en mâchant bien j'ai fini par lui trouver un arrière-goût de... carton. Carton au lait ou carton noir, telle était la question. Hop, à la poubelle. J'ai repris la boîte : "édulcoré et au cacao dégraissé", et plus loin : "1 fondant (68g) contient 165 kcal". Ah quand même ?! Mais comment ont-ils fait pour que ça soit aussi dégueu ? Sont pourtant loin d'être aussi horribles mes gâteaux allégés maison... Morale de l'histoire : il vaut mieux ne manger qu'un demi-vrai-fondant au chocolat plutôt que tout un fondant du con.

Jusqu'à cette fâcheuse mésaventure je n'avais rien contre le régime du con. Les gens croient qu'ils réussiront à maigrir durablement en se privant de certains aliments ? Grand bien leur fasse ! Ils le regretteront lorsqu'ils reprendront le poids perdu, en ayant nuit à leur santé au passage. Ce qui m'horripile c'est que M. Ducon se fasse encore plus de fric avec ce genre de produit infect : "Découvrez www.regimedukan.com et bénéficiez d'une offre exceptionnelle de 25% de réduction sur le site en indiquant le code promo FONDANT". Je n'en croyais pas mes yeux : non seulement je m'étais fait avoir comme en plus j'avais droit à leur publicité prosélytique en prime !
Le régime du con...sommateur.

politics

PRENONS PARTI POUR UN SOCIALISME DU XXIe SIÈCLE [2009]

De : Olivier Besancenot et 
Daniel Bensaïd [France]

Mon édition : Mille et une nuits, première édition [prix : 16€]

Essai de 373 pages.

A en croire certains, le Nouveau Parti Anticapitaliste, le NPA, ne serait déjà plus. Victime du succès du Front de Gauche (comprenez "Mélenchon"), le parti (comprenez "ses adhérents") s'est réduit comme peau de chagrin... Camarades lecteurs : l'heure est grave ! Le trépas du NPA sonnerait le glas de..., mais de quoi au juste ? Et bien, celui de la réclamation, de la revendication, de la contestation. De la liberté de disposer de nous-mêmes, rien que ça ! De dire non. NON ! Je ne veux pas/plus de ça pour moi, je ne veux pas/plus de ça pour nous, je ne veux pas/plus de ça pour mes/nos enfants ! Car non seulement on nous ment (vous vous en rendez sûrement compte au moment du bilan de nos élus) mais en plus on nous fait croire qu'il n'y a pas mieux, qu'ils ont fait du mieux qu'ils ont pu avec ce qu'ils avaient (les "pauvres" !) car il n'y aurait pas de solution miracle. Vrai et faux à la fois. Il n'y a pas, en effet, de solution miracle. Celle qui ferait que l'on vivrait tous en harmonie dans une société équitable. Non, cette solution idéale n'existe pas. En revanche il existe bien une foule de solutions que l'on pourrait d'ores et déjà appliquer. De celles qui rendraient ta société plus juste, qui réuniraient les gens au lieu de les diviser. Est-ce que tu veux des exemples concrets ? Alors lis ce livre ! Il m'a permis de rajouter des images et des mots sur ce qui déconne, que ça soit en France, en Europe ou dans le Monde. Car savoir que ça ne va plus ça ne suffit pas, il te faut maintenant localiser la source du problème : la spéculation, le libéralisme, le capitalisme. Tu te demandes peut-être pourquoi Hollande ne les mettra pas immédiatement en application, ces solutions, puisqu'elles ont déjà été trouvées et même publiées ? Mais parce que tout simplement ces solutions feraient que les richesses soient mieux distribuées et donc empêcheraient certains de continuer à se faire des couilles en or massif sur ton dos. Nos dos continuant courbés, les oncles Picsou pourront continuer à y danser. Alors tu enfiles toi-même les œillères qu'ils te servent et tu finis par être convaincu que tout est normal. Que tout ira mieux si tu votes untel ou untel. Que jusqu'ici tout va bien.  Et que ce n'est pas très très grave si le parti qui est finalement le porte-parole de la majorité réelle de ton pays n'a fait que 1,15%. Peut-être même que tu crois que c'est dû à Poutou, franchement Poutou quoi, mais qu'est-ce qu'un ouvrier y connaît à, à, ...à la vie ?
Le socialisme, c'est pas très glam.

dimanche 22 juillet 2012

voyage voyage

FINLANDE [JUILLET 2012]

Devant le musée du Design.

- Ah bon ? T'es allé en Finlande ?
- A Helsinki, oui.
- Mais pourquoi la Finlande ?
- Pourquoi pas ?
- Je sais pas, c'est pas commun, c'est un pays froid.
- 23 degrés.
- Ah bon ?
- Oui, et l'été il ne fait presque pas nuit.
- Et ben, pas trop long ton vol ?
- Non, moins de 3 heures depuis Paris.
- Ah...
- T'es sûr que tu situes bien la Finlande ?
- Oui, oui, c'est dans le Nord quoi.
- Au Nord-Est. C'est collé à la Russie.
- Ouais, voilà, et t'as aimé ?
- Oui. La Finlande c'est zen. Disons qu'ils sont tellement calmes que ça déteint forcément sur toi. Tu te sens moins obligé de vivre à 100 à l'heure.
Mais c'est pas le Japon le pays du zen ?

vendredi 20 avril 2012

manga

LES VACANCES DE JÉSUS & BOUDDHA [2008 à 2012]

Titre alternatif :  
SAINT YOUNG MEN

De : Hikaru Nakamura [Japon]

Paru en France aux
Éditions Kurokawa en 2011.

Nombre de volumes publiés
à ce jour : 7 au Japon, 3 ici.

Non, non, inutile de vous pincer jusqu'au sang : il s'agit bien d'un manga sur Jésus et Bouddha. Ils s'emmerdaient tellement là-haut qu'ils ont décidé de venir nous enquiquiner une fois de plus ici-bas. On connaissait déjà l'engouement légendaire des japonais, qui eux seuls ont cette capacité unique de se passionner pour des trucs dont tout le monde se contrefiche depuis des lustres ou bien qui sont aux antipodes de leur culture à eux, surtout si la chose et moyenâgeuse ou française, du genre "l'art céramique du XIIème siècle", "les vins rouges français" (cf. le manga Les Gouttes de Dieu), etc. Combien de choses ne seraient-elles pas enfin oubliées sans nos chers amis japonais ? Aussi ont-ils décidé de "déterrer" les gourous les plus sympatoches qu'on ait jamais eu : Jésus de Nazareth et Siddhartha Gautama, respectivement âgés de 2000 et 2500 ans environ. Yo, Zujé et Dabou sont dans la place t'as vu, et pas n'importe laquelle puisqu'ils ont choisi de se poser à Tokyo et pas ailleurs : nique ta vierge l'Occident ! La belle affaire : faire revenir ces deux-là sur Terre ; l'idée est digne d'un bon épisode de South Park, au moins de quoi donner l'envie d'acheter les trois premiers volumes en s'imaginant une histoire underground, où Jésus multiplierait du LSD tandis que Bouddha écouterait du Nirvana au casque tout en surveillant du coin de la rue. Que nenni ! Les vacances de Jésus & Bouddha nous présente un messie en mode acheteur compulsif et un chef spirituel soucieux de son embonpoint, passant leur temps à geeker ou à faire le ménage dans leur studio. Et tu sais quoi ? Non ? Vraiment, tu n'as pas envie d'en savoir plus ? OK.
Alors maintenant vous achetez ou vous vous cassez pasque moi j'ai du pain spiritique sur la planche.
N.D.A : Le Japon compte 127 millions d'habitants dont 91 sont bouddhistes et 3 seulement sont chrétiens.
L'auteur de ce blog nie tout blasphème, qu'il soit réel ou prétendu : Je ne peux pas comprendre le tout si je ne connais pas les parties, et je ne peux pas comprendre les parties si je ne connais pas le tout. - Blaise Pascal.