vendredi 31 octobre 2014

literatura

LES ÉTRANGERS [1930]

De : Sándor Márai [Hongrie]

Mon édition : Albin Michel, 2012 [prix : 22€].

Roman de 446 pages.

La couverture ne vous fait-elle pas vaguement penser à une histoire d'amour qui se passerait pendant la seconde guerre mondiale ? Je ne connaissais même pas cet auteur. Le titre ne me donnait pas envie non plus. C'est bien simple, si la mère de mon compagnon ne me l'avait pas offert, je ne l'aurais jamais lu. Je serais alors passée à côté d'un bon roman. Dont le sujet n'est pas une idylle naissante tentant d'échapper à la Gestapo mais l'aventure d'un jeune hongrois, débarquant dans la capitale française en 1925, telle une mouche fascinée par la lumière. Autant vous dire que l'écrivassier magyar a vite déchanté. Et que son histoire ressemble à s'y méprendre à celle d'un sans-papier noir essayant de survivre à Paris : les règles sont toujours les mêmes. Premièrement, pour vivre dans la capitale française il faut de l'argent donc il faut travailler. Deuxièmement, les parisiens adorent les étrangers mais ils ne leur feront jamais totalement oublier qu'ils ne sont pas français. Troisièmement, à Paris on peut être soi-même, se perdre ou se trouver, tant que l'on respecte les deux premiers points cités. Mais la France ce n'est pas uniquement Paris, me direz-vous. C'est aussi ce que pense la bretonne qui s'éprend de lui et l'emporte dans son Finistère natal. Comment cela va-t-il se terminer ? Hélas, comme cela se finit trop souvent entre une autochtone et un étranger... 
Je ne connais plus Paris que sous terre. On se lève le matin, on se déplace dans des souterrains, on lit les noms historiques, Louvre, Tuileries, Concorde, Opéra, on surgit quelque part à l'air libre, on mange près de chez soi, on passe une ou deux heures à une terrasse de bistro et puis on rentre et on se couche. Je vis à Paris mais il est rare que je m'en rende compte. Page 249.