mardi 30 juin 2009

japanimation

AKIRA
[1988]

studio : Fuga, Dragon production, etc.

de : Katsuhiro Otomo

Film de 2 heures.

Hum... oui ?
Tu croyais tout de même pas que j'allais chroniquer l'anime qui a donné naissance à la seconde génération d'animes ? Celui-là même qui a donné une date et un lieu de naissance à l'animation cyberpunk japonaise, soit 2019 à Neo-Tokyo ? Et si Akira n'évoque rien en toi, c'est qu'il est déjà trop tard et que je ne peux sûrement plus grand chose pour toi. Désolée ^^.

C'est tout, alors maintenant tu regardes Akira ou tu te casses parce que moi j'ai du pain spiritique sur la planche.


Ados, motos, révolution, résignation, corruption, complexe militaro-industriel, fanatisme religieux, amphétamines, apocalypse, avènement et bien plus encore.

samedi 6 juin 2009

literatura

LE SUMO QUI NE POUVAIT PAS GROSSIR [2009]

De : Eric-Emmanuel Schmitt [France et Belgique]

Publié par les Editions Albin Michel [Paris]

Récit d'une centaine de pages.

A Tokyo, un garçon de gouttière rencontre un maître sumo. L'homme n'a de cesse de répéter qu'il "voit un gros en lui". Soit cet homme est idiot, rétorque le jeune homme efflanqué...

Bien qu'il se soit passé plusieurs semaines depuis ma lecture de ce récit, certaines citations du livre refont surface, surtout lorsque je doute de moi, de ma capacité à affronter un problème. Malgré le fait que Le sumo qui ne pouvait pas grossir soit un récit court, à l'écriture pudique, à la Amélie Nothomb sans les mots compliqués, il reste gravé quelque part. Mêlant aussi bien la philosophie bouddhiste que la psychanalyse de comptoir, ce conte moderne a tout pour ne pas tomber dans l'oubli de nos lectures. Et puis surtout il vient chatouiller une vieille envie, bien présente au fond de chacun de nous : la rencontre avec l'Autre, celui qui sera capable de nous accepter tel que nous sommes, et, comble du bonheur, de voir plus loin que le bout de notre nez (ou de notre plastique). Celui qui nous trouvera exceptionnel et qui nous parlera de choses nous concernant que nous devinions à peine, par peur de changer. Je vois un gros en toi (ou je vois une mince en toi pour les filles), qui n'en a pas rêvé ? C'est bien souvent le début d'une passion amoureuse, envers un homme, une femme, envers un ami ou un maître d'art martial. Cette rencontre nous en avons tous rêvé et c'est souvent par la suite que les choses se corsent... parce qu'encore faut-il que nous soyons à la hauteur de la magnifique vision qu'a eu cet Autre envers notre toute petite personne. Beaucoup échouent, tout prêts à renoncer à leur rêve pour se lover une nouvelle fois dans leur cendrillonisme. Mais d'autres, prêts à suer sang et eau pour que l'impossible devienne possible, l'invisible devienne visible, que l'amour qui leur a été donné puisse être maintenant partagé, y parviennent. Au bout d'une lutte berserkienne certes, après avoir lutté contre eux-mêmes comme face à des colosses (à des sumos), ne gardant en tête qu'une seule et unique chose : quelque part sur terre, une autre personne qu'eux pense aussi qu'il peut vaincre.

... soit il est capable, comme entre ciel et terre, de voir l'invisible.

Le chemin pour monter est le même que celui pour descendre, t'entends gros ?

mardi 2 juin 2009

literatura

CE QUE LES HOMMES NE SAVENT PAS [2009]

Sous-titre : Le sexe vu par les femmes.

De : Lucia Etxebarria [Espagne]

Publié par les Editions Héloïse d'Ormesson [Paris]

Recueil de nouvelles de 239 pages.

Je comprends mieux, en relisant ma première et unique chronique sur Lucia Etxebarria, pourquoi plus personne ne vient lire mon blog. Aussi, je vais tâcher de m'améliorer, tâcher de passer de Cosmofobia -un de ses romans polyphoniques dont je raffole- à Ce que les hommes ne savent pas - dernier-né de la saga Etxebarria.

Cosmofobia est, comme je viens de le souligner, un roman à plusieurs voix. Nul doute que l'idée de publier un recueil de nouvelles écrites par ses amies littéraires ne vienne de là. Un projet somme toute naturel après avoir donné la parole à autant de personnages dans son précédent roman. 10 femmes ont répondu présent, lui accordant chacune une nouvelle où transparaît moins leur adhésion à son idée du féminisme que leur grande amitié pour l'auteure elle-même. Il ne restait plus à celle-ci qu'à faire de même : joindre sa voix aux leurs. Et ça ressemble étrangement à une invocation ou à une transe païenne. Au Witches Dancing de Burzum. Chaque nouvelle-sortilège appuyant celle des autres, dans une orgie synesthésique.

Mais ce n'est pas tout, dans sa longue introduction au livre, Lucia Etxebarria revient sur cette différence quasi-généralement acceptée entre érotisme et pornographie. Selon elle il n'en serait rien. Et tous ces problèmes de frontières reviendraient encore à notre conception machiste du désir - comme elle s'évertue à l'expliquer depuis son tout premier roman. Une conception erronée de l'amour, qui continue à peser sur nos vies sentimentales à tous et donc sur celle de l'auteure et de ses amies aussi.

Pour finir, elle conclue Ce que les hommes ne savent pas par un dernier texte qui reprend le fil d'Ariane de sa production littéraire perso. On referme alors ce livre à contre-cœur mais soulagé tant les parfums qui s'en dégagent sont lourds. A contre-cœur parce que dans un dernier souffle manqué, comme durant un coït presque insupportable qu'on ne veut pourtant jamais interrompre, quitte à y rester.
La mini-jupe ne fait pas la prostituée ou ne vous fiez pas au titre racoleur.