samedi 6 juin 2009

literatura

LE SUMO QUI NE POUVAIT PAS GROSSIR [2009]

De : Eric-Emmanuel Schmitt [France et Belgique]

Publié par les Editions Albin Michel [Paris]

Récit d'une centaine de pages.

A Tokyo, un garçon de gouttière rencontre un maître sumo. L'homme n'a de cesse de répéter qu'il "voit un gros en lui". Soit cet homme est idiot, rétorque le jeune homme efflanqué...

Bien qu'il se soit passé plusieurs semaines depuis ma lecture de ce récit, certaines citations du livre refont surface, surtout lorsque je doute de moi, de ma capacité à affronter un problème. Malgré le fait que Le sumo qui ne pouvait pas grossir soit un récit court, à l'écriture pudique, à la Amélie Nothomb sans les mots compliqués, il reste gravé quelque part. Mêlant aussi bien la philosophie bouddhiste que la psychanalyse de comptoir, ce conte moderne a tout pour ne pas tomber dans l'oubli de nos lectures. Et puis surtout il vient chatouiller une vieille envie, bien présente au fond de chacun de nous : la rencontre avec l'Autre, celui qui sera capable de nous accepter tel que nous sommes, et, comble du bonheur, de voir plus loin que le bout de notre nez (ou de notre plastique). Celui qui nous trouvera exceptionnel et qui nous parlera de choses nous concernant que nous devinions à peine, par peur de changer. Je vois un gros en toi (ou je vois une mince en toi pour les filles), qui n'en a pas rêvé ? C'est bien souvent le début d'une passion amoureuse, envers un homme, une femme, envers un ami ou un maître d'art martial. Cette rencontre nous en avons tous rêvé et c'est souvent par la suite que les choses se corsent... parce qu'encore faut-il que nous soyons à la hauteur de la magnifique vision qu'a eu cet Autre envers notre toute petite personne. Beaucoup échouent, tout prêts à renoncer à leur rêve pour se lover une nouvelle fois dans leur cendrillonisme. Mais d'autres, prêts à suer sang et eau pour que l'impossible devienne possible, l'invisible devienne visible, que l'amour qui leur a été donné puisse être maintenant partagé, y parviennent. Au bout d'une lutte berserkienne certes, après avoir lutté contre eux-mêmes comme face à des colosses (à des sumos), ne gardant en tête qu'une seule et unique chose : quelque part sur terre, une autre personne qu'eux pense aussi qu'il peut vaincre.

... soit il est capable, comme entre ciel et terre, de voir l'invisible.

Le chemin pour monter est le même que celui pour descendre, t'entends gros ?

2 commentaires:

gulo gulo a dit…

ç'a l'air bien, je vais finir par le lire

Liria a dit…

yes we can !