dimanche 29 mai 2011

literatura

LA SEPTIÈME VAGUE [2009]

De : Daniel Glattauer [Autriche]

Mon édition : Grasset, 2011
[prix : 18€].

Roman de 348 pages.

Quand souffle le vent du nord,
suite et fin.

Vous souvenez-vous de ces livres "dont vous étiez le héros" ? Ceux ou à la fin de chaque chapitre plusieurs options s'offraient au lecteur, vous renvoyant alors directement à tel ou à tel autre chapitre selon l'orientation que vous souhaitiez donner à l'histoire que vous lisiez ? Et ben là c'est pareil. Soit vous vous arrêtez de lire à la fin de Quand souffle le vent du nord, lorsqu'un des personnages arrête d'envoyer des mails, stoppant ainsi de manière brutale le dialogue quasi-amoureux jusque là instauré, soit vous continuez l'aventure avec La septième vague, dans lequel l'échange de mails reprend, de pair avec l'histoire d'amour, et ceci jusqu'à épuisement : ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Ainsi, deux options s'offrent à vous : vous ne pouvez vous contenter de lire La septième vague mais vous pouvez vous arrêter à Quand souffle le vent du nord. Le choix de la rédaction ? Ne lire que le premier, tellement plus représentatif des histoires d'amour virtuelles d'aujourd'hui. Non seulement vous en retirerez une morale utile du genre "gardez-vous de vous attacher à quelqu'un qui n'existe qu'à travers les mots" tout comme cela favorisera votre imaginaire : que vont-ils devenir l'un sans l'autre ? Et vous ? Qu'est-il advenu de vous lorsque votre histoire s'est arrêtée sans atteindre l'happy end tant escompté ? Si vous lisez ce blog, j'en déduis que l'histoire n'était pas si triste que ça.

Pour ceux qui préfèrent faire l'autruche.

kinéma

THE TREE OF LIFE [2011]

De : Terrence Malick [Etats-Unis]

Durée : 2H18

Comment choisissez-vous les films que vous aller regarder ? Si la réponse à cette question est : "Plutôt des films qui me permettront de m'évader, de penser à autre chose qu'à ma petite vie, d'oublier que je m'ennuie", alors je doute que vous aimerez The tree of life, à l'instar de ceux à qui je l'ai conseillé et qui me l'ont presque reproché ! En revanche si vous me répondez : "Je choisis un film dans l'espoir que celui-ci me fasse réfléchir, vibrer, qu'il élargisse ma vision de la vie", alors là oui, vous ne serez pas déçu du voyage.

Parce que soyons honnêtes : nos vies sont remplies de souffrance ! Les deux seules choses qui nous permettent de supporter cet état de fait sont, roulement de tambour, l'amour et l'art. Parfaitement. Ça m'a toujours fait rire quand j'entends une nana célibataire me dire : "Je ne demande pas grand chose pourtant". Pas grand chose ? Alors pour toi aimer et être aimée ce n'est pas grand chose ? C'est juste la plus grande chose au monde ma fille ! La seconde étant l'art bien sûr, grâce auquel on peut accéder à une tripotée de sensations grandioses. Au même titre que l'amour. L'un n'allant pas sans l'autre donc.

Dites-moi alors, en commentaire s'il vous plaît, je ne demande qu'à voir, quelle synopsis plus incroyable que celle qui nous est ici proposée, celle d'une famille en proie à la vie, pourriez-vous me conseiller ? Gardez-vous bien de penser qu'il s'agit encore d'un de ces films méga contemplatif, ultrachiant et inaccessible au commun des mortel, car il n'en est rien et vous passeriez à côté d'un chef d’œuvre. Si c'était le cas, Terrence Malick n'aurait pas choisi Brad Pitt ni Sean Penn, et j'ose espérer que si c'était le cas il n'aurait jamais eu la palme d'or au dernier Festival de Cannes. Et pour les récalcitrants qui penseraient que je me suis reconnue dans un des passages du film : je suis fille unique et la notion d'amour familial n'évoque rien de spécial chez moi. Mais The tree of life fait partie de ces films qui nous racontent une histoire tendant à l'universel, celle ayant commencé il y a des millions d'années et qui durera jusqu'à la fin des temps.

The tree of life, a space odyssey.



literatura

QUAND SOUFFLE LE VENT
DU NORD
[2006]


De : Daniel Glattauer [Autriche]

Mon édition : Le Livre de Poche n°32132 [prix : 6.95€]

Roman de 348 pages.

Êtes-vous fidèles en amour ? N'étant pas mariée, il me suffit de compter les relations sexuelles que j'ai eu tandis que j'étais en couple pour répondre à cette question. Et qu'en est-il des désirs inavoués ? Des regards et des envies inopinés ? N'ayant conduits à aucune faute, doit-on les inclure dans notre compte fidélité ? Si oui, que penser alors du besoin de séduction ? Le besoin d'être regardée, complimentée et bien souvent désirée par d'autres personnes que celle qui partage déjà notre vie ? Naturel me diront certains, coupable me répondront d'autres.
Étant, à mon signe astrologique défendant, de nature fidèle, je me sens quand même coupable d'avoir toujours désiré maintenir des relations épistolaires (par mail, par messagerie instantanée, etc.) avec mes anciens partenaires. Par écrit, me disais-je, ça ne compte pas ! Heureusement pour moi, aucun de mes exs n'a souhaité garder contact, aussi épistolaire fut-il ! Heureusement, car ces échanges de mots, aussi courtois fussent-ils, auraient forcément conduit, un jour à l'autre, à un passage à l'acte. S'écrire revenant toujours à se séduire. Les allitérations faisant figure de chant de sirène. Et les rimes d’effleurements érotiques. Finalement, n'est-ce pas ainsi qu'ils m'avaient séduite ? Par écrit ?
Les héros de ce roman ne s'étant jamais posé ce genre de question, ou ne désirant pas le faire, vont filer tout droit, et tête-bêche, dans la gueule du loup : l'une, bien que mariée, va s'éprendre du destinataire de ses mails et l'autre, célibataire, utilisera tous les moyens à portée de son clavier pour la séduire. Rien de plus facile quand on est pas si heureuse en ménage que ça et professeur en science du langage...
J'irai bien refaire un tour du côté de chez Swann
Revoir mon premier amour [...]
Je ne voudrai pas refaire le chemin à l'envers
Et pourtant je paierai cher pour revivre un seul instant
Le temps du bonheur [...].

bédé

HENRY & GLENN FOREVER [2010]


De : Igloo Tornado

Publié par : Cantankerous Titles [uniquement en anglais]

Bande dessinée de 66 pages [prix : 6$].

Hey c'est moi ! Tu me reconnais ? Je suis celui qui dit : "Tu sais, pour créer, une bonne idée suffit", mais oui c'est moi, Super Connard !! Combien de fois n'ai-je entendu ce sophisme ? Si avoir une bonne idée suffisait pour produire une ou plusieurs œuvres dignes d'intérêt, ça se saurait. Attention ! Je ne remets pas en cause le fait que certains aient accédé au "top des ventes", cet Olympe moderne, uniquement grâce à une toute petite idée, souvent piquée à un autre, déjà mort de surcroît. Bref, passons, car les Igloo Tornado n'ont rien piqué à personne, ils ont simplement réalisé le potentiel d'une idée tirée de l'inconscient collectif des gothiques, coreux et metaleux du monde entier, celui-là même qui apparaît à la surface des gobelets de bière à 1 euro pièce passé trois heures du matin, quand Bloodmachinchose666 rote à l'oreille de Trvebirthagain : "Faut vraiment être un pédé pour aimer leur dernier album !" De ça à Henry & Glenn Forever il n'y a qu'un pas. Comment expliquer autrement le fait qu'une bédé mettant en scène un couple homosexuel composé des très musclés et des très énervés Monsieur Hardcore [Henry Rollins] et Evil Elvis [Glenn Danzig] aille de soi ? Deux regrets subsistent cependant : 1/que les dessins publiés sur internet par les fans de la bédé surpassent le talent des créateurs de Henry & Glenn Forever et 2/que ce soit des ricains qui y aient pensé avant notre Naga Wika national...



kinéma

SURVEILLANCE [2008]


De : Jennifer Lynch [États-Unis]

Durée : 1H38

Pssst.
Hey, petite.
Viens voir par ici.
Ça te dirait de voir une palme d'or en vrai ?

Tu sais ce qui attend les réalisatrices qui n'ont pas été sages ? Qui c'est la vilaine fille à son papa ? On a voulu appâter le chaland en inscrivant son nom en rouge sang sur le bitume hein ma jolie ? Qui c'est qui a raté sa vocation en réalisant un film inspiré d'un Kurosowa ? Ne t'inquiète pas, j'en ai connu des plus coriaces que toi, après ça il n'y a aucune chance que tu récidives. Je te parie mon carambar qu'après Surveillance on entendra plus jamais parler de toi. Tiens-toi tranquille veux-tu, personne ne t'entendra crier ici de toute façon. Et puis on a tout notre temps, inutile de te fatiguer Jennifer. Comment ça tu ne t'appelles pas Jennifer ? Dis-moi, ton nom c'est quoi ? TON NOM JE TE DIS ! Coppola ?! Bon écoutes, il se fait tard, on est tous les deux très très fatigués, je me suis emmêlé les pédales, ça arrive à tout le monde ok, donc on va aller gentiment manger une glace, et quand la dame du Shakers te demandera ce que tu fais là tu lui diras qu'elle appelle ton papa ok ? Tu as bien compris ?

Réaliser des films pourris peut nuire à votre santé.

mercredi 4 mai 2011

kinéma

SANS ARME, NI HAINE, NI VIOLENCE [2008]


De : Jean-Paul Rouve [France]

Durée : 1H26

Couscous, le "sosie" de Michel Polnareff dans Podium devient Spaggiari, le "cerveau" du casse du siècle dans Sans arme, ni haine, ni violence. Mais que s'est-il passé dans la tête de Jean-Paul le jour où il s'est dit qu'il devait réaliser un film, son premier, sur Albert Spaggiari ? Mais pas un film politique, noir, intéressant, non non, plutôt un film comique, raté et ennuyeux. Pourquoi réaliser un film génial quand on peut se contenter d'un film qui passera rapidement aux oubliettes ? Telle est la question. A moins que... Oui, à moins que Rouve se soit cru investi d'une mission divine, celle de réhabiliter la mémoire d'Alberto, génie usurpé et fat du pied de biche. Quel intérêt ?

Sans arme, ni haine, ni violence in 5 seconds :
Rouve ? Nul. Taglioni ? Nulle. Lellouche ? Nul. Le film ? Devinez !