lundi 18 juillet 2011

kinéma

J'AI RENCONTRÉ LE DIABLE [2010]


De : Kim Jee-woon [Corée du Sud]

Durée : 2H21

Comment réaliser un thriller asiatique en trois coups de cuiller à pot ?

Tout d'abord : justifier la violence déployée par le héros dans la seconde partie du film. Pour cela : répondre à la question Quelle est la pire chose qui puisse lui arriver ? Sans cela, rien ne pourrait expliquer pourquoi un homme asiatique, forcément bon et honnête, puisse sortir de ses gonds.

Ensuite : répondre à la question : Comment va-t-il réagir après qu'il lui soit arrivé le pire du pire ? Un homme sain d'esprit laisserait faire la police, sauf que la police c'est pour les pédés ! Et si ton héros en a dans le froc il va forcément chercher à se faire justice lui-même, et pas qu'un peu mon neveu. D'où l'importance de ne pas lésiner sur la première étape.

Enfin, troisième et dernier point : le final doit être sobre et amer. Ton héros étant parvenu a se venger, il doit bien se rendre compte que ça n'éfface en rien le fait qu'il lui soit déjà arrivé le pire du pire. Sans parler du fait qu'en cherchant à se venger, il est devenu aussi inhumain que la personne qui avait été capable de lui infliger ce qu'il a subi au début du film. La vengeance étant un plat qui se mange encore et toujours froid.

Préférez-lui Old boy de Park Chan-wook. Pourquoi ?
Parce que Parky a misé sur un pire du pire universel.

kinéma


LES PROMESSES DE L'OMBRE [2007]


De : David Cronenberg [Canada]

Durée : 1H40

La mafia au cinéma c'est vraiment chouette. C'est toujours l'histoire d'un type qui en a chié pour arriver là où il est, pour appartenir à une autre famille que la sienne, pour prouver qu'il est vraiment un homme même si c'est un homme, et qui, passé un certain temps, se repent en même temps qu'il se rend compte que la mafia, c'est vraiment mais alors vraiment à la vie et à la mort. J'adore ce moment où une larme coule sur un visage impassible, ricoche sur une balafre ou deux, un tatouage ou quatre, puis s'écrase au sol. La mafia au cinéma c'est l'exploitation extrême du paradoxe qui existe entre ses activités criminelles : meurtre, prostitution, blanchiment, commerce illégal, protection forcée et autres joyeusetés, et la psychologie de ses membres, toujours dignes d'une tragédie grecque. Autre paradoxe : tandis que les premiers films sur la mafia ont dû bien faire rigoler les vrais mafieux, la seconde génération est plutôt du genre à singer cette mafia cinématographique et ultraglam (voir Truands) ! Si tu es un aficionado du genre, Les promesses de l'ombre, sorti la même année que La nuit nous appartient, ne te décevra pas. Et puis tu sais, regarder un film sur la mafia russe c'est comme acheter du caviar : t'es quand même toujours un peu déçu qu'il ne soit pas vraiment russe.

jeudi 14 juillet 2011

kinéma

LE MOINE [2011]


De : Dominik Moll [France]

Durée : 1H41

Confiteor Deo Omnipotenti, je confesse à Dieu Tout-Puissant : je suis allé jusqu'au cinéma uniquement pour le voir ! Mon père, j'ai beaucoup péché, par pensées, par paroles et par actions : je me suis laissée tenter par Vincent Cassel. C'est pourquoi je vous supplie : on m'a fait croire que c'était bien, qui aurait dit : un moine ! Priez pour moi : ça aurait dû être une très bonne adaptation d'un classique de la littérature gothique. Pardonnez-moi mon père car j'ai péché : tout ça n'est dû qu'à l'intervention de Satan ! Mais j'ai été bien punie et on ne m'y reprendra plus : Vade retro Sergi López !!!

Mea culpa, mea maxima culpa.

politics

ET SI ON SE RETROUVAIT... [2008]

De : Martine Aubry, Stéphane Paoli et Jean Viard [France]

Mon édition : L'aube, première édition [prix : 19,20€]

Entretiens de 198 pages.

Et pourquoi pas ? Après tout, les primaires socialistes auront lieu dans trois mois et ce n'est pas en lisant les journaux ni en regardant la télé qu'on connaîtra le programme d'un candidat. Alors, avant de lire le sien, si j'en apprenais un peu plus sur Martine Aubry ?

Dans les entretiens de Et si on se retrouvait..., Martine répond à deux sociologues. Ce qui m'étonne en premier lieu c'est qu'ils n'y vont pas de main morte, leurs questions sont du genre "cash", pertinentes et directes. Est-ce que je ne me serai pas habituée aux interviews pipées de Sarkozy ? Au fil de ma lecture je découvre une femme solide, honorant les grandes victoires et les grands héros de la gauche tout en se projetant dans l'avenir, d'après une connaissance très accrue de notre société. Et quel parcours, mes aïeux : fille de Jacques Delors, énarque, ex-ministre du travail, ex-ministre de l'emploi, ancienne DGA dans le privé, deux fois maire de Lille, investigatrice et mère des 35 heures et de la CMU et enfin première secrétaire du parti socialiste. Pas de doute possible : la politique c'est son affaire et la société française, son dada.

On dit des socialistes qu'ils sont de grands rêveurs, de grands idéalistes, et en effet ça se confirme, Martine rêve tout haut. Et quand elle s'exprime tout s'imbrique, tout semble aller de soi, comme une évidence. Comme si chacun de nous avait sa place dans la société et que la société était faite pour chacun de nous. Et si Martine avait tout compris ? Et si améliorer les choses cela commençait d'abord par appliquer des petites mesures, toutes bêtes, et surtout par supprimer celles qui sont injustes ? Attention, Martine ne nous dit pas : votez pour moi et tout ira bien, non, non, elle te demande d'abord de participer, de mettre aussi la main à la pâte et le pied à l'étrier. Si nous acceptons de participer à sa politique, et seulement si, alors elle pourra mener nos projets, pas ses projets à elle mais nos projets à nous tous. Nuance. Quand Martine dit France, elle dit français. C'est eux, c'est nous, qui l'intéressons, nos vies, nos quotidiens, nos tracas et nos bonheurs. 

Je termine ces entretiens le sourire aux lèvres, avec l'impression que c'est possible, difficile oui mais pas impossible. On appelle ça "redonner confiance aux français". Mission réussie.

Et si "être français" c'était "voter socialiste" ?

jeudi 7 juillet 2011

kinéma

INGLOURIOUS BASTERDS [2009]


De : Quentin Tarantino [États-Unis]

Durée : 2H33

Hitler : OK. 
Tarantino : OK. 
Amis unanimes : OK. 
Attendre au moins un an histoire d'avoir un peu de recul : OK. 
Générique de fin : le film était nul. 
Avis de la personne qui l'a vu en même temps que moi : et ben, je préférais encore quand c'était Papy qui faisait de la résistance...
Justification de mes amis : Plusieurs - le colonel de la SS était terriiible
Mon avis : terriblement cliché ? 
Récapitulatif : le film que mes amis adorent parce que le colonel de la SS est terrible dedans. 
Note pour plus tard : Mieux choisir mes fréquentations à l'avenir.
Le + : le titre du film, tel une mise en garde.
Le - : le film.