lundi 2 juillet 2007

literatura

COSMOFOBIA [2007]

Sous-titre : Les autre sont un "je".

De : Lucia Etxebarria [Espagne]

Publié par les Editions Héloïse d'Ormesson [Paris]

Roman de 382 pages.

Certains d'entre vous (j'ai les adresses IP, je pense que d'ici 1H j'aurais vos adresses ^^) m'ont trouvé quelque peu sado dans mes précédents articles. Ceux qui me connaissent irl ont évidemment souri face à ce commentaire. Je ne vous dirai pas pourquoi ! Les autres ont beaucoup aimé. Je suis au regret de vous dire que non, je ne me déplace pas à domicile et que non : je ne suis pas équipée. A défaut de pouvoir assouvir vos besoins lubriques, je vais essayer de nourrir vos âmes avec l'humilité qui, vous le savez, m'est impartie. Cof, cof. Continue à lire, ignorant, c'est ta maîtresse qui te l'ordonne! Swiiiiiift* !!!

Il m'est pénible d'être limitée à un article blog pour parler d'un roman de Lucia Etxebarria. Si je pouvais, j'écrirais mon prochain mémoire sur une de Ses oeuvres. Même si cette étude reviendrait logiquement à un étudiant en socio et pas en langues. De mon point de vue. Parce que c'est le fond qui m'a fait apprécier la forme de Ses romans, et pas le contraire.
Etxebarria est née de la movida espagnole, tout se passe comme si Almodovar avait une fille écrivaine. Et que Flaubert soit un de Ses ancêtres (entre autres auteurs, philosophes, musiciens, peintres..) tant Son talent est une question de sang. Je l'ai découverte comme tout le monde avec Amour, Prozac et autres curiosités, ensuite j'ai lu tous Ses textes enfiévrée, d'un trait. Même les gros pavés. Allant jusqu'à les lire en espagnol même si je ne sais le parler qu'à moitié. A commander Ses livres du Portugal où ils continuent à être publiés plus vite qu'en France. Elle ne m'a jamais déçue. Etxebarria vous rend plus fort et vous modifie profondément. Son écriture raffinée est un don qu'Elle vous fait. Un nectar de littérature accessiblement fluide.
"Oui mais bon, elle parle de quoi ta bonne femme?"
SILENCE ! Un amateur dirait qu'Etxebarria est une auteure féministe. C'est une erreur hideuse. Plus à cause du préjugé que renferme cette étiquette que pour sa définition même. Elle a réussi à trouver ce qui était pourri au royaume du Danemark². Son approche des problèmes sociaux, ou mieux, humains, se veut honnête : Etxebarria décrit et analyse avant de dénoncer. Et après s'être brisé les cordes vocales à la tribune de Ses chapitres, Elle redescend s'occuper de ceux qu'Elle défend en commençant par faire un état des lieux.
Elle ne s'adresse pas qu'aux femmes : mais à tous ceux qui se sentent appartenir au sexe faible. Elle ne s'adresse pas qu'aux psychos : mais à tous ceux qui subissent une perte ou un trouble de l'identité. Elle ne s'adresse pas qu'aux homosexuels : mais à tous ceux qui pataugent dans leur vie sexuelle et affective. (Essayez de comprendre les nuances.)
Avec Cosmofobia, Elle choisit de placer Sa tribune dans un quartier malfamé de Madrid. Et fait des immigrés Ses nouveaux personnages de fiction. Une idée qu'Elle a su exploiter puisque on y retrouve Ses thèmes favoris liés aux années 80, au monde artistique espagnol et international. La cosmophobie c'est le vertige que chacun éprouve en cherchant sa place dans l'univers. C'est dire si ça nous concerne ! (cf. les blattes perdues de mon post sur NHK ni youkoso !) Revenant sur notre condition sociale, l'auteure défend dans cet ouvrage l'idée que "nous ne saurons jamais si une occasion perdue n'a pas été au fond une occasion saisie". Mais que ce soit bien clair : Etxebarria ne vous propose pas de passer du verre à moitié vide à celui à moitié plein en quelques pages, non, Elle vous propose de remplir un peu plus votre verre, et cette fois, de le boire !

* onomatopée sensée reproduire le claquement d'un fouet ^^;
² référence à une tirade de Hamlet de Shakespeare.

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