mercredi 22 août 2012

literatura

LE CONTENU DU SILENCE [2011]

Sous-titre :  
Une île, une disparition, un secret.

De : Lucía Etxebarria [Espagne]

Mon édition : Héloïse d'Ormesson, 2012 [prix : 23€].

Roman de 397 pages.

Encore un Lucía Etxebarria. C'est devenu une habitude ici depuis 2007 et depuis son tout premier roman pour moi. A tel point que je finis souvent par dire, un peu vite, qu'il s'agit de mon écrivain "préféré". Terme assez hideux pour qualifier un écrivain, s'il en est. Non, Lucía n'est pas mon écrivain "préféré" mais bien mon écrivain "fétiche". Qui m'envoûte comme l'une de ses héroïnes pourrait le faire, et à qui je ne peux jamais dire non lorsqu'elle revient vers moi, lorsqu'elle publie. Lucía est une de mes bonnes amies, même si je ne suis pas la sienne - soyons lucides, elle ne me connaît pas. Quoi que, elle doit bien avoir son idée sur la question et avoir déjà réfléchi sur ce point : Qui sont mes lecteurs ? Mais bref, ce n'est pas une amie à proprement parler, je ne peux pas l'inviter à aller boire un verre demain après-midi pour discuter de son dernier roman et de la vie. Mais étant donné qu'elle ne m'apporte que des bonnes choses, je persévère. Et là, j'ai eu un doute. Une sorte de polar, hum ? Mais tous mes doutes se sont envolés une fois Le Contenu du Silence entamé. Lucía n'a pas changé : elle m'a diverti tout en me prodiguant ses bons conseils. Ceux qui lui sont chers et qui ont trait à nos relations amoureuses. Car Lucía est une amie inquiète, qui souhaite que tous ses lecteurs soient heureux en ménage. Ou pas. Car ce que tu prends pour amour comptant ne l'est pas toujours, et vice versa. Il serait intéressant de connaître le nombre de personnes qui ont rompu après avoir lu un de ses romans d'ailleurs... Lucía est donc bien un écrivain-ami, dont la prose s'affirme d'ouvrage en ouvrage, mais se délite également. Sinon pourquoi ferait-elle autant de référence à d'autres ouvrages dans le sien, au point de faire dire à ses narrateurs : "ce que tu me dis là me fais penser à tel roman". Mais assume ma chérie ! Si tu sais que tu n'as pas plagié, le monde entier n'a pas besoin d'en être convaincu aussi !
Bon, mais de quoi il parle ce roman ? D'inceste, de sectes et de nazis. Que du lourd, ou des points de Godwin, au choix. Mais surtout il parle des constellations familiales, du fait que les chiens ne font pas des chats et que nous serions ainsi condamnés à répéter notre histoire familiale, transmissible de génération en génération. Est-ce que je suis d'accord ? Je ne sais pas, j'aime trop penser que nous disposons toujours de notre libre arbitre en dernier lieu, mais puisque nous avons déjà hérité du physique de nos parents, pourquoi pas ? Brrr, tout ça me donne froid dans le dos et envie de continuer à ne pas avoir d'enfants.

Lucía c'est toujours un succès ! 

Dans le même esprit, Liria vous recommande :




Les Biens-Aimés,
un film de Christophe Honoré sorti la même année.

1 commentaire:

Admin a dit…

Libre-arbitre ou déterminisme, question vaste s'il en est du point de vue théorique, voire indécidable.
Je préfère comme vous croire au libre-arbitre en pratique, cela m'aide à mieux vivre en me rendant (un peu) maître de mon destin. Je peux choisir parmi les options, mais je ne choisis pas toujours le choix des options, ou alors je peux ne pas les voir. La publicité joue sur ce mécanisme : créer le besoin et donner la solution qui va oblitérer les autres possibles.
Exemple : vous avez une pièce humide : achetez le deshumidificateur Machin ! On vous fait même un test gratuit d'humidité pour savoir si vous avez besoin de notre produit. (trop aimable, vraiment...)
C'est pour cette raison que l'environnement a aussi son importance : en changeant d'environnement, on change du même coup les choix possibles et donc les comportements.
Un exemple : si je choisis de ne pas acheter de chocolat au supermarché, je ne pourrai plus me jeter dessus une fois chez moi.
Encore faut-il prendre conscience de l'histoire dans laquelle nous nous inscrivons pour la modifier. C'est peut-être en cela que Lucia aide avec ses romans : elle nous raconte d'autres histoires qui nous renseignent sur la nôtre.