jeudi 6 mai 2010

literatura

SEX & LOVE ADDICTS [2010]

Sous-titre : Le vrai est un moment du faux.

De : Lucía Etxebarria [Espagne]

Mon édition : Héloïse d'Ormesson, mars 2010.

Roman de 333 pages.

Je te l'avais bien dit. Qu'il ne fallait jamais se fier aux titres d'Etxebarria, aussi racoleurs qu'une mini-jupe de strass argentée. Y'a plus qu'au cinéma qu'elle est encore le présage d'une chatte facile ou payable d'avance. A chaque fois que je sortais Sex & Love Addicts de ma besace, je craignais pour mon image. Pour qui je vais passer moi encore, avec un titre et une couverture pareils, hein ? Pour une nympho ? Pour une fille sans cervelle ? Ou pire : pour une fille naïve ? Mais j'oubliais bien vite ce questionnement idiot pour me replonger dans l'intrigue plus-que-prenante du bouquin : mais-bon-sang-qui-c'est-qui-a-tué-Pumuky ? Etxebarria a toujours raison en matière de séduction de toute : il vaut toujours mieux passer pour une bimbo que pour une intello. Les hommes trouvent ça moins compliqué, comme un accès rapide vers leurs fantasmes issus des boulards les moins suggestifs qui soient. Idiote = Oui-Oui au féminin. Bref : qui a tué Pumuky ? Ben on sait pas justement. L'occase pour Etxebarria de nous servir un autre roman polyphonique, concocté aux petits ognons sauce Guy Debord où chacun des persos nous raconte sa version des faits. En fait, par "version des faits" comprenez "leur histoire de cul ou d'amitié qui les liait à feu Pumuky". Force est de constater qu'Etxebarria a pris de la bouteille, qu'avouons-le son écriture s'est grandement améliorée et que son discours même s'est éclairci. Comme si tout ce qu'elle avait toujours voulu nous dire s'ordonnait, s'imbriquait, collait enfin. Et ça marche : Sex & Love Addicts fonctionne comme un onguent qui j'en suis sûre fera du bien à toutes les femmes, partout où ça fait mal.
Vas-y Lucía fais pas ta pute : dis-nous quel est ton secret !
P.S : Sex & Love Addicts est en fait le nom du groupe de rock alternatif dont Pumuky, personnage central du roman, était le leader. Lucía Etxebarria va jusqu'à leur créer un myspace, des profils Facebook, un vidéoclip et quelques chansons. Tout ça pour de vrai ! Pour nous montrer, très ironiquement et comme à son habitude, que celui-ci est vraiment un moment du faux.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

interessant ;-)