jeudi 11 novembre 2010

literatura

COUPLES [1968]

De : John Updike [États-Unis]

Mon édition : Folio n°43.

Roman de 636 pages.

Bien que la littérature ne s'apprenne ni sur les bancs du collège ni du lycée, sur ceux de la fac non plus, mes professeurs n'ont eu de cesse de me rabâcher deux choses importantes, qui de leur avis étaient essentielles à l'étude d'un roman : il s'agit du temps et du lieu. Et que si on parvenait à retenir ça, c'était déjà pas si mal. Couples est un roman dont l'action se déroule à la fin des années JFK, dans le Massachussets atlantique. Est-ce que ça suffira ? J'en doute. Quoi que.
Les hommes avaient cessé de s'intéresser à leurs carrières, les femmes d'avoir des enfants. Restaient l'alcool et l'amour. Maintenant que tu sais quand et où ça se passe, tu commences à comprendre. A comprendre que dans la littérature américaine, Kennedy n'en finira jamais de mourir. Que les romans antérieurs aux années LSD littéraires sont toujours longs à venir, comme l'éjaculation dans le mariage. Qu'il faut énormément de talent pour sortir quelque chose d'excitant situé entre la WW2 et Woodstock, a fortiori si les personnages que l'on te présente appartiennent à la bourgeoisie puritanodescendante. Comment s'exciter quand on a déjà fait l'expérience de l'american dream ? Combien de romans, de films et de séries américains ne te parlent que de ça ? J'ai cessé de compter. Coupable d'avoir fait l'expérience du bonheur l'être humain tend alors à sa propre destruction, parce que se sentir vivant passe forcément par se sentir seul et malheureux. Jusque là tu n'es constitué que de carton-pâte. En s'imbibant dans la fange de la luxure, donc de l'infidélité car le mariage est un pacte scellé avec la pureté, tu commences enfin à t'épaissir, à tout perdre, à mourir donc à vivre : plongeant, il vit combien la mort, loin d'envahir la terre comme un météore, se situait sur le même plan que la naissance, le mariage et l'arrivée quotidienne du courrier.
Apologie du coup de canif dans le contrat.

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