vendredi 5 février 2010

literatura

VIRGIN SUICIDES [1993]

De : Jeffrey Eugenides [États-Unis]

Mon édition : J'ai lu n°5493, 2001.

Roman de 223 pages.

Virgin suicides : roman que l'on achète généralement durant l'adolescence après avoir vu le premier film de Sofia Coppola du même nom sorti en 1999.

La plus jeune des filles Lisbon se suicide. C'est le début de la fin. Qui saura trouver la raison de son geste ? Qui est ou quels sont les coupables ? Et si quelqu'un trouve la réponse, le cauchemar prendra-t-il enfin fin ? Aurait-on pu sauver les quatre sœurs Lisbon restantes d'une mort annoncée ?

Un roman à la forme interrogative. Et si on avait enlevé plus tôt la grille sur laquelle elle s'est empalée ? Et si on s'était bougé le cul, nous aussi, pour sauver les ormes d'un abattage abusif ? Et si on leur avait dit qu'on était fous amoureux d'elles et qu'on s'en occuperait dès qu'elles auraient atteint leur majorité ? Et si ça venait du sexe que les ados n'ont pas encore pratiqué et des cigarettes que Lux fumait en cachette ? Et si on avait porté plainte contre leur mère puritaine et son époux castré ? Et si le suicide était une maladie, un virus qu'elles se seraient refilé les unes les autres ? Et si ça venait de leurs vinyles, si ça venait du rock, des années 70, des suburbs, des Etats-Unis, de la planète Terre si pleine de défauts ? Et pour finir : si ça venait de la fin du rêve américain ? Ridicule conclut Eugenides. Avec des si on mettrait ta mère en bouteille.

"J'ai vu le film, il est vraiment bizarre." Normal pour un film d'ambiance tu crois pas ? Puis quoi de plus strange qu'un suicide ? Ceux qui ne cesseront jamais de mener l'enquête, leurs voisins du même âge, se rendront plusieurs fois compte qu'ils n'étaient finalement que des étrangers pour elles. Personne ne peut aboutir aux facteurs multiples d'un suicide. C'est un geste encore plus intime que le fait de se masturber. C'est un choix si personnel que bien des gens s'accordent à dire qu'il est égoïste. Quelles salopes ces sœurs Lisbon finalement, crever sans même avoir taillé une pipe à (pardon, sans épouser) ceux qu'elles obsèderont pour des siècles et des siècles. Et si c'était tout le contraire ? Personne ne saura jamais.
Lecture masochiste.

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