jeudi 10 mai 2007

5173


je vous permets de faire l'impasse sur la lecture de ce post. ^^. c'est presque rien.

se sent-il seul parfois; seul à défaillir? au même momen je suis petêtre sûre que le monde m'a abandonné. et je t'attrappe dans mes songes si violemment que tu devrais en avoir mal. avec l'assurance que dans ces moments-là je suis la dernière personne à laquelle il pense. hey, et si derrière l'illusion le train continue, tu n'auras pas un regret? je l'aperçois qui sort de la douche, qui s'habille, qui oublie de vérifier s'il a oublié quelque chose et qui ferme sa porte à clef. tu marches dans la rue et tu ne regardes devant toi que pour ne pas te tromper de route, et pour rien d'autre. je ne vois pas vraiment son visage alors je l'imagine, et quand je suis arrivée à quelque chose je continue. à force tu deviens un patchwork de toi-même, une infinité de facettes de toi qui changent en permanence et qui passe devant mes yeux. je le trouve vraiment terrible, vous voyez, quelque chose que même la japanimation ne pourrait retranscrire. j'ai décidé que quand tu arriverais à l'arrêt du tramway il te faudrait attendre, 6 minutes petêtre 7. il hésite, il réalise qu'il a oublié quelque chose chez lui et il se demande si ce qu'il fait a un sens. finalement tu finis par regarder jusqu'à quelle heure il y aura des tramways de retour. parce qu'il n'aime pas revenir sur une décision prise il s'asseoira dans le tramway mais parce qu'il doute qu'il ne tienne cette décision plus longtemps que ce soir-là il a retenu l'heure du dernier passage. à bord tu t'effondres sur la banquette la plus proche et tu ne commence à apprécier le voyage qu'avec ton casque rivé sur ton crâne. il met les mains dans ses poches et il étend ses jambes : y'a pas grand monde et on ne dirait pas vraiment que c'est le même trajet que celui qu'il accomplit tous les matins. enfin si, tu te persuade que tout est normal. je change de compartiment pour mieux l'imaginer et il m'aperçoit, il ne sait pas vraiment pas quoi faire ni dire alors il sort : c'est son arrêt de toute manière. le tramway repart avec moi à l'intérieur et j'ai déjà peur que ce soit la seule fois où je t'aurais vu. il arrive dans ma rue, je ne le vois plus, je n'entends que ses pas qui résonnent, qui frappent mon rêve. je n'imagine que tes pieds qui avancent sur le sol, sur le sable, sur l'eau, sur les feuilles, sur la neige, sur le goudron, sur mon songe d'une nuit opaque. arrivé devant ma porte il se rend compte que l'ouverture fonctionne à code et qu'il ne l'a pas. j'ai oublié de mettre ton portable dans ta poche. en haut je continue à serrer mon souvenir de lui, consternée et incapable de bouger. je suis sûre que tu peux t'en souvenir. il ne s'en rappelle vraiment plus. je te crie le code mais aucun son ne sors de ma bouche. il regarde en haut et ne vois aucune lumière. je plie les arbres, les maisons, tout, je prends les graviers de la route et je t'écris les chiffres dont tu as besoin pour entrer. il ne les voit pas : il se dit que finalement c'est pas plus mal, que comme ça il pourra encore faire quelque chose de sa soirée; il repart. j'enfonce mes ongles dans ton dos, je déchire la feuille et je recommence sur une autre. je change les données : je signe le bail d'un appartement sans porte à code, sans porte du tout; pour mes 18 ans, complètement ivre, je me fais tatouer 4 chiffres qui ne veulent rien dire, sur le cou. dis, tu as bien regardé mon visage quand tu m'as vu dans le tramway la première fois, tu n'as regardé que ça, tu en as pensé quoi? je lui fais parvenir le code de sa carte bleue, sophia, banque anonyme, votre nouvo code confidentiel est le 5173, veuillez le mémoriser par coeur et détruire ce courrier; je le fais naître le 51ème jour du 73ème mois, le 51/73/1986; mais c'est trop tard : c terminé. je commence à ressentir le poids de mon corps, j'ai mal, je pleure et mon souvenir de toi me regarde en pleurant aussi, désolé. il sait qu'il arrive à expiration. on a tous nos petits désirs, nos songes intimes, nos rêves paramétrés et aussi les cauchemars que l'on ne voulait pas avoir à subir. et si j'étais entré, il se serait passé quoi, tu te serais mise dans un coin à me regarder sans rien dire et à acquiescer à tout ce que je t'aurais dit? s'il était rentré j'aurais souri, un peu gênée d'être prise en flagrant délit de sieste. je t'aurais dit que j'étais contente de te revoir et je t'aurais demandé de me parler de ta journée, de ta semaine, de ton année, de toi. il pourrait me parler de n'importe quoi, de quelque chose qu'il connaît ou ne connaît pas, c'est lui que j'entendrai. et plus ton souvenir. il refermerait ma porte à clef et il oublierait l'heure du dernier tramway ..
.. après tout, c'est mon rêve à moi.

post-blogum : c'est marrant, en tapant 5173 sur gougueule je tombe sur un site, www.5173.com, je ne sais pas de quoi il s'agit mais c'est un site japonais très connu ^^ or, c'est vraiment le code de ma porte d'entrée.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Encore un commentaire absolument anti-constructif de ma part pour complimenter ton écriture qui ici transporte dans une dimension onirique juste à souhait (et en gros ce que j'écris moi ne veut rien dire...je me comprend, on dira ça).
Je te le souhaite, ce "il", ce rêve :)

Liria a dit…

Je déménage dans une semaine. Il faudra changer le titre...