mardi 9 septembre 2014

literatura

L'INVERSION DE HIERONYMUS BOSCH [2005]

De : Camille De Toledo [France]

Mon édition : Phase Deux, 2005 
[prix : 16,50€]

Roman de 272 pages.

J'ai tellement apprécié la première partie de ce livre que j'en ai parlé autour de moi : J. m'a dit que ça lui faisait penser à du Palahniuk, ce en quoi il n'avait pas tort, mais qu'il ne pourrait plus s'enthousiasmer pour ce genre de bouquin. M. m'a dit que c'était de la merde, mon truc. Je n'ai pas très bien compris pourquoi, mais je vous le dis quand même. Vous savez, il y a autant d'avis sur un livre que d'êtres humains sur Terre. Passons.

Hieronymus Bosch c'est le pseudo de Jérôme Bosch, le peintre hollandais qui a peint ceci :


L'inversion de Hieronymus Bosch c'est l'histoire d'une utopie : où l'homme serait enfin soustrait de ses désirs. Où les adultes reviendraient des enfants, à son état naturel. Il n'en fallait pas plus pour que l'investigateur de cette inversion soit accusé de terrorisme. Comme toute utopie, la belle affaire tourne au vinaigre et se transforme en révolte ! En révolution ? Seul l'avenir nous le dira. Vous aimeriez savoir ce qui peut bien avoir enfin embrasé l'Occident ? Simplement des bonbons, des bonbons qui vous donnent plus de plaisir que le sexe. De quoi nous transformer purement et simplement en animaux. Qui a dit que l'enfant est l'état premier de l'Homme ? Et que le Paradis était plus enviable que l'Enfer ?
[...] il y a une mort au bout de ce ponton, une mort définitive qui est une extinction. Regardez-les comme ils se goinfrent. Ils sont repus, comblés. Ils sont heureux. La première chose qu'ils font : ils boivent, rotent, parlent fort, ils se bousculent. Foutre et manger, voilà l'homme [...] ! Autour on échafaude. On construit des colonnes, des dômes pour s'arracher à ce porcinet qui sommeille juste derrière la peau. Mais le désir, ça ne s'éduque pas, ça ne grandit pas, ça ne s'élève pas. Ce n'est pas même sophistiqué, le désir ! C'est une mécanique qui se satisfait des clichés dont on nous bourre le crâne. [...] Ils nous célèbrent parce que nous les sauvons de leur ennui, mais n'oubliez jamais, au fond, nous sommes des assassins. Page 35.

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