vendredi 4 avril 2014

literatura

LA BÊTE CURIEUSE [2005]

De : Brigitte Fontaine [France]

Mon édition : Flammarion, première édition.

Roman de 135 pages.

Je ne me voile pas la face : je n'ai pas choisi La Bête curieuse "par hasard" mais bien parce que je savais qu'il contenait des passages crus. Ma foi, je n'ai pas été déçue du voyage auquel nous invite Brigitte. Au début, on se rend compte qu'elle ne sait pas écrire et on a peur, c'est bien normal. Et puis on se laisse emporter et on se dit que ce n'est pas très grave, après tout. Bien qu'elle se contente d'énumérer, d'accumuler antithèses et oxymores, ça fonctionne. Et bien qu'elle ne cesse de nous répéter qu'il est impossible de localiser sa prose, on comprend clairement où et à quel moment nous sommes : dans son univers à elle, en 2005. Et force est de constater qu'il est très touchant ton petit cirque, Brigitte. Une sorte de boudoir mi-oriental, mi-nordique, où l'on imagine une Hanna couverte de tatouages au henné et emmitouflée dans une fourrure très chère, dégustant des cupcakes sucrés-salés, épicés et drôlement corsés. De quoi ça parle ? Et bien d'elle voyons, de sa vie, comme un bilan vu son âge, sans regrets, de ceux qu'elle a aimé, de ce qu'elle aime, de ses fantasmes et rien d'autre. Brigitte n'est toujours pas prête à faire la moindre concession. Alors oui, Brigitte Fontaine est folle, pas une pauvre folle, ni une vieille folle, bien au contraire : B.F est bling-bling et mouille encore. A lire, comme moi : pendant ses règles.
- Je te ferai un enfant, ma fille. 
- Ah non [...].
- Je veux que tu sois grosse de moi, fine et grosse comme une miche chaude, je veux lécher ton ventre gonflé de louanges, je veux tenir notre enfant neuf dans mes bras de père Noël, je veux te fesser comme lui quand vous aurez fait des bêtises, je veux vous nourrir de bonbons précieux comme des rubis et crever de plaisir pour un instant éternel. Page 67.

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