lundi 7 septembre 2009

literatura

LE JOURNAL DE
BRIDGET JONES
[1996]


De : Helen Fielding [Angleterre]

Mon édition : J'ai lu (comédie) n° 5418

Roman de 351 pages.

Avez-vous déjà entendu parler de "chick lit" ? Cette expression désigne, depuis 1996, un roman écrit par une femme pour les femmes. Intriguée par cette définition et férue de tout ce qui est post quelque chose, je décidai de faire l'acquisition de quelques livres appartenant à ce nouveau genre littéraire. Je suis une femme après tout, nom de Dieu ! Après avoir lu, en entier, le plus connu de tous les livres appartenant à la chick lit, j'ai d'abord pensé à mon professeur de Théorie de la littérature, aux diagrammes compliqués qu'il nous avait présentés pour nous faire entendre son approche du canon littéraire. Si les genres inscrits au centre du tableau représentaient le plus haut degré esthétique de la littérature, la chick lit se serait située quant à elle bien plus bas, dans les barils à sauces de la cafétéria de l'université, et plus précisément dans celui qui émet des bruits connotés lorsqu'on actionne la pompe à mayo. La chick lit prouve encore une fois qu'il y a bien deux sortes de féminismes en totale contradiction. Ici, la vie d'une femme (entendez ses valeurs, ses espoirs, ses peurs et ses rêves) se résume à devoir plaire aux membres de sa famille et aux hommes (en particulier à celui qui sera susceptible de les épouser à commencer par celui qui en a le moins envie parmi tous ceux qu'elles connaissent), à acquérir des articles de modes griffés hors de prix qui la feront se sentir la femme la plus unique au monde et à angoisser constamment sur une idée de la perfection plus que discutable : être la plus mince possible, arrêter de fumer et de boire, sourire et se taire le plus possible. Un siècle de littérature féminine pour ça, pour que la vie d'une femme soit cantonnée à un journal intime où le sujet disparaît dans un récit surtout composé de phrases nominales. Avec un retour en force du prince charmant, celui qui doit nous accepter telles que nous sommes : riches, belles et ne pétant pas au lit. Virginia Woolf doit se retourner dans sa tombe. Oui mais l'héroïne est citadine, sexuellement active et carriériste donc indépendante. Certes. Ici, la femme semble s'être libérée pour mieux s'enchaîner. Pourtant les parutions estampillées chick lit, traduisez littérature de poulette, se vendent comme des petits pains dans le monde entier et à chaque seconde. (Sans sujet) Ai envie de me pendre. Mesdames et mesdemoiselles, nous n'avons jamais été aussi loin de sortir de l'auberge !
La chick lit, non ; la chienlit, oui.

2 commentaires:

gulo gulo a dit…

l'époque n'est pas à l'évolution ...

david a dit…

*clapclapclap*